Un an PVT Canada

Le mauvais temps est derrière nous et c’est avec un superbe lever de soleil que nous quittons Sterling, après une nuit bien courte : pour la première fois, nous nous sommes faits dégagés au milieu de la nuit parce que nous étions sur un emplacement privé (franchement au milieu de nulle part, l’emplacement privé, mais privé quand même). Nous avons donc dû migrer à minuit vers une station essence, où nous avons pris place au milieu de nos copains les routiers, le van paraissant pour le coup miniature. On ajoute à cela une mauvaise manip dans les changements d’horloge – nous traversons en ce moment régulièrement des fuseaux horaires – et nous voilà debout à 4h30 du matin.

Sauf que nous réaliserons çà trois heures plus tard. Tant pis, ou tant mieux, nous avons encore une bonne journée de route devant nous et cette erreur nous permet d’assister au lever de soleil sur la station essence, qui s’avère être un spectacle assez fascinant, avec ses allées-venues de routiers ensommeillés, son bus de tournée texan avec ses guitaristes déjà la clope au bec, le tout au beau milieu de rien et nous dans tout çà, prêts à poursuivre vers l’Ouest, avec le sourire.

Une fois le soleil levé, il reste bien haut et nous suit toute la journée, toujours sur l’autoroute 94, désespérément droite et désespérément entourée de champs. Retour dans les Pairies, version américaine, c’est à dire sans champ de canola jaune, qui ne seraient de toute façon certainement plus en fleur. Il faut reconnaître que c’est assez monotone, et plutôt long. Du coup, on s’imagine à Yellowstone, on écoute de la musique et on met même la radio locale, qui nous balance, évidemment, de la country. C’est en accord avec le paysage!

Surprise en début d’après-midi, le paysage se met à changer, à se “vallonner” – léger hein, faut pas exagérer – et d’un coup d’un seul, nous voilà au beau milieu du Theodore Roosevelt National Park, et plus précisément dans les “Badlands”. Çà tombe bien, c’est l’heure de reposer le van.

Et nous voilà donc à pique-niquer face à un paysage assez lunaire, qui ne ressemble pas à grand chose de connu, à part peut-être les vallées de la Cappadoce en Turquie. Variations de couleur sur les tons ocres et crèmes, et micro vallons à perte de vue. Encore une fois, on se sent tout petits!

Alors que nous nous tâtons à partir faire la petite boucle de 2 kilomètres dans les dunes, un couple revient en nous expliquant qu’un bison géant (et déjà un bison normal, çà fait pas rire) est installé au milieu du sentier à 300 mètres, en pleine digestion. Nous ne nous sentons pas de faire du “saute-bison” tout de suite, et partons chercher les jumelles pour observer la bête de loin. Impressionnant. Par contre, aucun signe des coyotes ni des chiens de prairies ni des mustangs sauvages (si si, nous suivons les traces de Buffalo Bill), qui sont apparemment pourtant assez bien implantés dans le coin. Qu’importe, nous nous contentons tout à fait du paysage, beau et improbable.

Après çà, le van est bien reposé, nous aussi, et nous avons une patate grosse comme çà! La rencontre avec les Badlands était totalement inattendue et hasardeuse, et çà ne la rend que plus belle!

Juste une petite explication pour la dernière photo… Le prix de l’essence est indiqué en US dollar par gallon.

Mathématisons : Sachant que 1 gallon = 3,8 litres et qu’1 US dollar = 0,70 euros, combien Jim et Helia ont-ils payé leur plein qui fait 67 litres en euro?

…

Réponse : 67 litres = 44 euros. Ou, autrement dit, 0,64€ centimes le litre. Bienvenue, vous êtes aux USA.