Qu’on se le dise, la route nous en a déjà bouché un coin, c’était tellement beau que, si çà s’était arrêté là, nous on aurait été vachement contents. Sauf que ce n’était qu’une mise en bouche par rapport au parc National de Yellowstone.
Toute petite étape cartes postales et produits de première nécessité (a.k.a du pain pour nos sandwichs) à Cooke city, ville aux allures de western et nous voilà en route pour l’entrée du parc, laquelle nous coûte 25 US $ et nous permet de rester jusqu’à 7 jours dans le parc, ce qui est assez peu cher en comparaison des parcs nationaux, voire provinciaux, du Canada. Bref, nous sommes en règle, nous roulons à présent vers le cœur du parc, en étant rentrés par l’Est, comme nous l’indique la carte que l’on nous a remise à l’entrée.
La première impression que nous avons de Yellowstone est celle d’une immense plaine, assez sèche, avec des montagnes en fond et… des tâches de bisons un peu partout. Oui oui, des tâches! Plein de petits points loin là-bas, puis finalement d’autres points un peu plus gros à notre droite, puis finalement carrément un troupeau de bisons assez près de nous. Une fois l’œil mieux aguerri, nous nous rendons compte qu’il y en a un peu partout dans le paysage, pour un total de beaucoup de bisons! Des jeunes, des moins jeunes, des mâles tout cornus et de sacrées belles bêtes. Nous qui disions jusqu’à maintenant que ce n’était “que des grosses vaches”, nous ravisons un peu. Ils ont quand même plus de classe, ont l’air un peu moins bêtes (possible que ce ne soit qu’une illusion due aux poils) et ce sont de vraiment très très très grosses vaches. Cela dit, çà rumine pareil. Et comme çà ne bouge pas beaucoup non plus, nous poursuivons notre route.
Pour environ 50 mètres, avant de se ré-arrêter devant un nouveau troupeau, “nan mais celui-là il est encore plus impressionnant”. Nous continuons encore comme çà le temps de 2-3 arrêts qui nous permettent de faire genre 4 kilomètres – pardon, 2 miles! – en 15 minutes. Jusqu’à ce que Jim en ai vraiment marre des vachettes et de l’air débile qu’arbore Helia face à elles. Pour de vrai, on a encore plein d’autres choses à voir, le parc est grand et il est déjà bien 14 heures; nous reprenons donc sérieusement le volant.
Pour 5 minutes. Oui, parce que là, “il faut vraiment s’arrêter”, parce que cette fois, certes il y a encore des bisons, mais en plus, il y a des antilopes d’Amérique (ou Pronghorn en V.O.) et elles sont belles belles belles avec leurs cornes et leurs plastrons blancs. Les jumelles nous permettent de les voir en détail, elles prennent relativement bien la pause, nous ne les verrons même pas sprinter.
L’arrêt suivant ne sera plus pour la faune locale mais pour un autre type d’attraction : le Grand Canyon de Yellowstone. Noté sur la carte comme “point d’intérêt”, effectivement, il vaut le détour (même si pour le coup, nous n’en faisons pas, il est sur la route!). Nous faisons deux points de vue, le premier d’où nous dominons la cascade célèbre du canyon, qui, toute impressionnante qu’elle soit, l’est quand même moins que le canyon lui-même, d’une dimension et d’une profondeur assez incroyables; et le deuxième, d’où nous prenons de la hauteur et sommes face à la-dite cascade, plus en aval. Les parois du canyon capturent la luminosité d’une manière très particulière et le résultat en jette assez. Seul bémol : il n’y a pas plus de 2 minutes de marche entre les parkings et les points de vue, donc pas mal de monde. Mais le spectacle n’est pas gâché pour autant!
Encore tout émerveillé, nous nous approchons véritablement du cœur du parc, où nous espérons planter le camp pour la nuit, lorsque devant nous surgissent plusieurs Bighorn Sheep, le mouflon canadien puis, un peu plus loin, carrément un énorme wapiti mâle, avec des bois immenses et tout et tout. Mais c’est pas bientôt fini le défilé??! (cela dit, si c’est pas fini, on en veut encore)
La dernière surprise de cette journée déjà bien riche nous surprend en bord de route : une importante fumée sort de la terre, et çà n’a pas l’air d’être un feu. Une fois le van arrêté et notre vision plus large, il s’avère en fait que de la fumée sort bien de la terre, à peu près partout autour de nous et que çà sent très fortement le souffre. Une fois habitués à l’odeur qui pique le nez, nous sommes prêts à élucider le mystère… Nous nous promenons donc pendant une bonne demie-heure entre des sources d’eau en ébullition, de vapeur de souffre et autres bouillons de boue surgis d’on ne sait où, il y en a partout! Le résultat est fou, complétement inédit pour les petits touristes que nous sommes… Du coup, on fait presque un deuxième tour!
Après toutes ces émotions et découvertes, la journée touche à sa fin, la carte mémoire de l’appareil est presque pleine, nous trouvons donc une cachette dans une marina fermée pour la saison où nous espérons que les rangers ne nous trouverons pas! Il est l’heure de l’apéro et de prendre des forces pour le lendemain, il paraît que nous n’avons pas encore entamé la partie la plus intéressante du parc…