Un an PVT Canada

Vagabondage au Canada

Notre passage à Calgary, plus grande ville d’Alberta, prévu initialement pour aller récupérer notre van, coïncide en fait avec le Stampede, soit le plus grand rendez-vous de rodéo d’Amérique du Nord, modestement auto-surnommé “the greastest outdoor show on Earth”, soit tout simplement “le plus grand spectacle extérieur sur terre”. Mokay, allons donc y faire un tour!

A la fête foraine

Après nous être faits généreusement hébergés par la mère du copain de la copine de Bria (notre hôte de couchsurfing), nous nous faisons conduire au Stampede par le-dit copain, à bord de sa Porsche Cayenne, excusez du peu. C’est donc bien entourés que nous pénétrons dans le temple des cowboys. Attention, pluie de clichés en vue! Ca ne loupe pas, le chapeau de cowboys est sur toutes les têtes, les bottes pullulent au mètre carré et nous sommes entourés de chevaux de tout crin. Welcome!

Malheureusement, la plupart des chapeaux que nous croisons sont factices et sont vissés aux crânes de touristes, qui se promènent d’ailleurs principalement dans la partie fête foraine du Stampede. Très personnellement, nous esquivons assez vite les stands multicolores de casse d’assiettes et les lots de nounours géants pour nous intéresser de plus près à la rue des snacks, où nous sommes les témoins de plusieurs pratiques étranges… Ainsi, il est possible de commander un oignon entier frit et éclaté, plusieurs variétés de sucreries suspectes autant par leur couleur que par leur consistance, ou encore une brochette de chips. Nous optons pour le “corn dog”, cousin du hot-dog, où le pain est remplacé par une sorte de pâte à beignet, le tout évidemment trempé dans la friture, sinon c’est pas drôle. C’est pas mauvais, mais un seul pour deux suffit amplement.

Compétitions

A part la fête foraine, nous traversons la section des artistes régionaux, qui rivalisent (entre kitshitude et vraie réussite) pour la meilleure peinture de cheval d’Alberta! Deux-trois détours à travers les sculptures de caribous, les ventes de balais-brosse et autres appareils ménagers indispensables (oui, c’est un peu la Foire’fouille aussi!), et nous passons enfin aux choses sérieuses…

Si nous loupons l’élection du plus bel étalon du monde – toujours le plus du monde – nous voyons la fin du concours d’acrobaties équestres (soit des filles de 8 ans qui font le poirier sur des chevaux gros comme des bungalows…), et nous sommes piles à l’heure pour le championnat du monde de maréchal-ferrand, oui Mesdames Messieurs! Les candidats ont donc une heure pour préparer deux sabots, les mettre parfaitement au pied du cheval et surtout pour les modeler à partir d’un bout de fer. Et c’est parti, au coup de sifflet de l’arbitre (on est quand même en compèt’), vas-y que je te creuse du sabot, que je te met du fer sur le feu et que je tape dessus et que je re-tape dessus. Complètement fou. Nous les quittons pourtant avant la fin – zut, nous ne connaitrons pas le nom du champion 2013 – pour enfin nous diriger vers le clou du spectacle : on veut des chevaux et des cowboys!

Rodéo!

Nous entrons donc dans l’arène principale, nous achetons nos tickets “standing room”, avec lesquels nous sommes sensés rester debout (héhé mais la dame du guichet nous a balancé que toutes les places n’étant pas vendues, on pourrait surement s’assoir…) et nous voilà partis! Une fois près de la piste, on se sent déjà plus en terre de rodéo : les gens ne sont plus là pour les beignets et les ours en peluche, ils portent des vraies bottes de cuir et il y a moins de faux chapeaux.

Ce à quoi on ne s’attendait pas, c’est le spectacle pré-rodéo. Les Canadiens ne font là encore pas dans la demi-mesure, et ils ont mis le paquet; les festivités commencent donc par un show de sauts en moto – vraiment très impressionnant à voir en vrai – , enchainent avec la fanfare du Stampede, l’hymne national évidemment, le défilé des chevaux et des participants, deux-trois feux d’artifices et finissent avec un lâcher de parachutistes aux voiles-drapeaux du Canada. Rien que çà. Après, nous sommes prêts!

Enfin, les choses sérieuses commencent. Epreuve classique d’abord : la monte à cru, la fameuse. Les cowboys, les vrais de vrais cette fois, qui viennent d’ailleurs quasiment tous du Texas ou d’Alberta, tentent de rester sur le cheval fou. Et c’est dingue. Tout se passe très vite; s’ils restent plus de 8 secondes, ils ont gagné et doivent quitter le cheval. Ils sont ensuite départagés en fonction de la classe avec laquelle ils sont restés en selle, ou encore de la difficulté de la monte, qui dépend en fait de l’énervement du cheval. Vu la violence des ruades et les bonds que font les gars, autant dire qu’ils sont tous complètement fous, hommes comme chevaux! On se demande comment les types ont encore un dos…

Après cette épreuve vient celle de la monte à cru de vaches, puis celle de la course de vitesse des chevaux, puis celle du lasso. Tout un monde. Heureusement, John est là pour nous expliquer deux ou trois subtilités. Toutes les épreuves s’enchainent et tout va a toute vitesse; tout est impressionnant et nous restons hallucinés de la performance. Seul bémol, nous devons partir avant l’épreuve de la monte de taureaux, qu’ils gardent évidemment pour la toute fin. Mais on l’a pas trop mauvaise, parce que la raison de notre départ… c’est qu’on doit aller récupérer notre van!  Ou comment terminer en beauté cette journée encore bien dépaysante et tout à fait folle!

Alberta, Calgary

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